Les Unités de camping
Une partie du terrain que Thomas Rebutato avait acheté en 1946 surplombait la villa E-1027. En août 1948, l’architecte Fernand Pietra avait proposé de construire un lotissement de six cabanons, dont deux sur la restanque au nord de la villa E-1027. Un seul, L’Étoile de mer, sera finalement réalisé. En 1956, en échange de la parcelle de son Cabanon, Le Corbusier fit construire par le menuisier Charles Barberis sur la restanque surplombant la villa, cinq Unités de camping dont l’aménagement intérieur reprend certains principes du Cabanon. Réunies dans une structure sur pilotis, elles illustrent ses recherches sur un habitat de loisirs modulaire économique, adapté au tourisme balnéaire de masse. Chacune peut loger deux personnes dans 8 m² ; une baie en « T » couché, inspirée de l’idée moderne de fenêtre allongée, cadre le paysage face à la mer. Ces Unités de camping se substituaient en fait au projet ROB, abandonné en février 1955, après qu’une tempête ait démontré la vulnérabilité du site.
Un concept né d’une amitié et de projets antérieurs
Composées d’une suite de cinq chambres pour vacanciers, les Unités de camping prolongent les recherches de Le Corbusier sur les projets de résidences de vacances ROB et ROQ étudiés dès 1949, quelques années avant de construire son Cabanon (voir l’article de Tim Benton sur le Cabanon).
Entrée des chambres façade Nord.
Vue depuis la façade Sud.
Pignon Ouest.
À partir de 1957, les Unités permirent à Thomas Rebutato et son épouse Marguerite de compléter leur activité de restaurateurs par l’hôtellerie en accueillant, l’été, des pensionnaires attirés par une vie sans contrainte en bord de mer. Au-delà de leur valeur architecturale, elles permettaient à Thomas Rebutato de valoriser son terrain comme il l’avait souhaité quelques années plus tôt avec le projet de l’architecte Pietra. Peu après le décès de Le Corbusier, Thomas Rebutato construisit, sous les pilotis des Unités de camping, trois petites cuisines. A la mort de son mari en 1971, Marguerite Rebutato conserva le « bar-sandwiches » et continua jusqu’en 1984 à accueillir des vacanciers dans ces chambres meublées.
